Film photographique, 4 minutes (2023)
Le monde de la musique dans son ensemble est fortement inégalitaire du point de vue du genre, et le rap ne fait pas exception. Supersun est un collectif de rappeureuses – néologisme s’affranchissant du genre pour désigner des personnes qui composent ou interprètent du rap. Iels sont huit et ont entrepris d’organiser des résidences artistiques en autogestion. Depuis octobre 2022 et leur semaine de résidence en Maine-et-Loire, je documente leur parcours. La force de cette expérience collective, vécue en huis-clos dans un corps de ferme, a contribué à légitimer leur droit à s’exprimer.
Le rap, dans sa pratique d’écriture et de performance, permet un passage de l’intime au politique. Les interpellations parfois violentes de leurs textes font écho aux violences de genre subies et aujourd’hui dénoncées. « Trop longtemps on s’est excusé·es d’exister, si on remplaçait tous nos pardons, excusez-moi, par je vous emmerde, c’est tout et c’est comme ça » (Supersun, 2023).